Dans l'enfer de New York
Titre: La Tribu de l'Asphalte
Auteur: Morton Rhue (alias Todd Strasser)
Genre: roman réaliste
Ce roman raconte la vie quotidienne de jeunes SDF de 12 à 20 ans dans la mégapole la plus riche du monde: New York. Maybe, la narratrice, est l'une d'entre eux. Elle nous dresse un portrait à la fois dur et émouvant de leur situation : la lutte contre la faim et le froid, l’indifférence, la violence et le danger, la carence affective etc. A travers ce récit, on pourra se faire une idée des rapports que ces jeunes entretiennent avec les agents de police, les travailleurs sociaux qui font partie du Programme d’Hébergement pour les Jeunes, et un bibliothécaire qui semble vouloir, dans la mesure du possible, atténuer les souffrances de Maybe. Celle-ci, bien qu’étant elle-même en souffrance et en danger dans la rue, se prend d’affection pour Tears, une jeune SDF de 12 ans, et veut l’aider à retrouver son foyer familial.
L'avis du libraire:
L'auteur a écrit ce roman à partir de ses recherches et des rencontres avec de jeunes SDF. Ces enfants, à force de vivre dans des conditions proprement inhumaines, deviennent des bêtes farouches qui refusent toute re-socialisation. Devenus très méfiants, ces gosses écartent toute main tendue, mais on s’aperçoit qu’il suffirait de pas grand-chose pour qu’ils retrouvent une vie conforme à celle qu’ils devraient mener à leur âge.
Tout sonne avec justesse dans ce roman éminemment social et l'auteur ne tombe jamais dans le misérabilisme. Il n'y a pas de "méchant" réellement identifié, mais c'est une injustice criante qui nous fouette à chaque page. On a envie de sauver ces jeunes, mais on est impuissants, comme ces travailleurs sociaux dont les apparitions très ponctuelles illustrent bien l'insuffisance des moyens mis en œuvre par la ville pour lutter contre cette situation scandaleuse au pays de l'argent roi.
Ce roman excellent, paru en édition pour la jeunesse chez Bayard, conviendrait plus particulièrement aux adultes. Toutefois les adolescents entre 11 et 15 ans peuvent tout à fait le lire à condition que leur sensibilité ne soit pas susceptible d’être heurtée par les quelques scènes qui peuvent être à la limite du supportable.